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Zoom sur Madagascar
Madagascar
est une île africaine de 592 000 km² pour 21,3 millions d’habitants (données
2011), soit 36 habitants/km2. La même année sa croissance
démographique s’élevait à 2,9%. Le PIB par habitant était de 467 dollars et la
croissance économique de 1%. Les principaux secteurs d’activités contribuant au
PIB sont l’agriculture à 28%, l’industrie à 15% et les services à 57%
(tourisme, TIC).
Madagascar
continue de figurer parmi les pays les plus pauvres du monde, en 151ème
position sur 187 pays selon l’Indicateur de développement humain (PNUD 2011).
D’après les chiffres du Programme Alimentaire Mondial, en 2011, près de 50% des
enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition et 76% de la
population vivaient sous le seuil de pauvreté.
Madagascar a
connu une grave crise politique qui a paralysé le pays depuis les troubles de
janvier 2009 et la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina (alors maire de la
capitale Antananarivo). En mars 2009, la pression de la rue et la dissidence de
l’armée ont contraint le président Marc Ravalomanana à l’exil. Andry Rajoelina
s’est alors proclamé président de la Haute autorité de transition. Cette prise
de pouvoir menée dans un cadre non constitutionnel a été rejetée par la
communauté internationale. Ces crises politiques à répétitions et la mauvaise
gestion économique du pays ont gravement nuit au développement malgache, alors
que dans les années 60 Madagascar était le plus dynamique des pays africains, jouissant
d’une élite instruite et active et de multiples richesses, naturelles et
minières.
Ce 17
janvier 2014, la Cour électorale spéciale de Madagascar a proclamé Hery
Rajaoramampianina vainqueur, par 53,5% des voix, sur son rival Jean-Louis
Robinson. Ce nouveau président porte l’espoir des malgaches et de la communauté
internationale. Il bénéficie d’une grande expérience en tant que ministre de
l’économie et parait capable de redresser la situation à Madagascar.
L’éducation à Madagascar
Le taux
d’alphabétisation est de 66%. Cependant, l’accès à l’éducation reste insuffisant. Dans
les zones rurales les conditions d’éducation sont très mauvaises. Les cours
sont donnés en français alors que la langue n’est parlée que par 20% de la
population. Ainsi, les enfants qui ne sont pas issus des classes supérieures
n’ont que peu de chances de réussir. Le système malgache est très élitiste. Les
enfants issus de familles riches fréquenteront les lycées français ou privés,
mais pour les autres, l’accès au baccalauréat reste très utopique.
L’éducation
reste une priorité du gouvernement malgache qui travaille intensivement à sa
promotion.
L’enseignement supérieur à Madagascar
Malgré la très grande difficulté d’y accéder,
l’enseignement supérieur malgache se développe très rapidement. Ainsi entre
2000 et 2011 la population étudiante a plus que doublé, passant de 22 166
à 52 028 étudiants inscrits dans l’une des six universités publiques de
l’Ile. Les bourses d’études permettant aux étudiants non-issus de l’élite
malgache de pouvoir accéder à l’enseignement supérieur sont elles aussi en
augmentation, elles ont quasiment été multipliées par trois sur la même période
2000-2011 passant de 14 275 à 39 284. Mais cet essor remarquable de
l’université n’est pas suffisamment encadré. Les effectifs des professeurs ont
eux aussi augmenté mais en beaucoup moins grandes proportions ainsi, on est
passé de 920 à 1226 professeurs, soit aujourd’hui en moyenne un professeur pour 52 élèves. C’est dans
l’administration que les évolutions sont les plus inquiétantes car le personnel
administratif et technique a diminué.
Le ministère malgache veut réformer son
système d’enseignement supérieur, ainsi il a souhaité désenclaver les
universités des grandes villes comme celle de la capitale, Antananarivo, pour
permettre de mettre fin à l’exclusion géographique en ouvrant de nouvelles
universités et en en diversifiant les enseignements. La grande réforme,
appliquée depuis l’été 2013, c’est le passage à un système LMD : Licence Master
Doctorat. Le programme universitaire reste le même mais l’année est réduite de
neuf à six mois, ce qui inquiètent certains professeurs comme le professeur Gilbert Rasolomampiandry
qui déplore « C’est l’enseignement supérieur qui est malade aujourd’hui ».
Faire des études à Madagascar est donc une
chose de plus en plus envisagée par les jeunes malgaches ; mais cela reste
une chance. En 2011, 114 739 élèves ont été reçus au baccalauréat. C’est donc seulement 46% des bacheliers qui
poursuivent leurs études en université.
De plus les bourses sont versées de manières
très sporadique, ce qui rend assez incertain l’avenir de leurs études.
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